Tensions géopolitiques au Moyen-Orient, guerre russo-ukrainienne, retour de l'inflation, l'année 2024 n'a pas été placée sous les meilleurs auspices pour les entreprises européennes. Cependant, selon le Baromètre de Qonto, leader européen de la gestion financière pour les TPE-PME et les indépendants, 3/4 des TPE-PME ont atteint ou dépassé leurs objectifs en 2024, faisant preuve d'une réelle capacité d'adaptation.
Véritables piliers de l'économie européenne, les TPE-PME sont des moteurs essentiels de la croissance et de l'innovation. Le Baromètre 2024 de Qonto dévoile les résultats d'une enquête menée par YouGov auprès de 5 032 d'entre elles, réparties sur cinq marchés européens majeurs : la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni. Il apporte non seulement des éclairages sur leurs performances de 2024, mais également leurs priorités pour 2025.
L'inflation et la faible demande continuent de freiner les TPE-PME
Les deux facteurs les plus souvent cités comme ayant un impact négatif sur les entreprises sont l'inflation et le manque de demande, tous deux mentionnés par 30 % des répondants à l'enquête. Ceux-ci sont suivis par l'augmentation de la concurrence et les difficultés de trésorerie, pointées par 20 % des répondants.Ces mêmes facteurs étaient déjà préjudiciables à la performance des entreprises en 2023. Même si les taux d'inflation officiels ont baissé au cours des 12 derniers mois, les effets se font encore sentir fortement sur le terrain, suggérant que ces problèmes sont tenaces et pourraient prendre du temps à être surmontés par les entreprises.
La résilience française face aux défis économiques
Malgré ces défis, sur les 5 marchés étudiés, 64 % des entreprises déclarent avoir atteint leurs objectifs en 2024, 10 % avoir fait mieux que prévu.En France, 65 % des TPE-PME ont atteint leurs objectifs en 2024. Si 52% des entreprises situées en Bretagne ont déclaré des performances inférieures aux objectifs, certaines régions se démarquent par leur performance : la Normandie (77 %), la région Auvergne-Rhône-Alpes (63 %) et les Pays de la Loire (60 %) affichent des résultats supérieurs à la moyenne nationale.
Les entreprises des régions de Nouvelle-Aquitaine et des Hauts-de-France se distinguent particulièrement : 13 % d’entre elles ont dépassé leurs objectifs. Cette capacité d’adaptation est un indicateur fort de la résilience du tissu entrepreneurial français.
Transformation numérique : la France dans la course européenne
Les entreprises françaises ont massivement adopté des solutions numériques, avec une égalité entre les outils bancaires en ligne et les banques traditionnelles (31 % d’adoption). Cette transition est particulièrement forte chez les entreprises de moins de 5 ans (38 %), qui se positionnent comme leaders dans l'utilisation de solutions exclusivement numériques.En 2025, 28 % des TPE-PME françaises prévoient d'augmenter leurs dépenses technologiques, plaçant cet investissement devant le marketing (27 %) et l’acquisition de clients (25 %). L'adoption de l'intelligence artificielle est également bien ancrée : 67 % des PME européennes utilisent déjà des outils d’IA, et la France suit cette tendance avec une adoption marquée par les jeunes entreprises et les secteurs IT/Télécoms.
Une ambition environnementale en progression
Les TPE-PME françaises prennent de plus en plus en compte leur impact environnemental : 77 % d’entre elles ont déjà engagé ou planifient des actions en faveur de la réduction des émissions de carbone. Toutefois, seulement 6 % considèrent ces mesures comme une priorité absolue.Les disparités régionales sont notables : la région Nord-Ouest affiche le taux d’engagement le plus élevé (84 %), tandis que la région parisienne présente une forte proportion d'entreprises ayant l'intention de prendre des mesures à l’avenir (35 %). Ce mouvement est encouragé par la directive CRSD (Corporate Sustainability Reporting Directive) qui imposera à partir de 2027 aux PME de rendre compte de leur impact environnemental et social.
Perspectives 2025 : croissance, talents et innovation au cœur des priorités
Acquisition client et expansion des effectifs : des leviers de développement majeurs
Les entreprises françaises placent l’acquisition client (31 %) en tête de leurs priorités, suivie de près par l'investissement technologique (28 %).L’attraction et la fidélisation des talents sont également des enjeux cruciaux, dans un contexte où l’expertise devient un facteur différenciant essentiel. Les entreprises françaises misent sur l’innovation produite (22 %) et des campagnes marketing ciblées (21 %) pour renforcer leur attractivité. Ces choix stratégiques les positionnent favorablement face à leurs homologues européens, où la demande de main-d’œuvre qualifiée est particulièrement forte en Allemagne et en Italie.
Investissement dans la technologie : une dynamique française affirmée
L’IA et l’automatisation sont perçues comme des leviers essentiels de compétitivité. En 2025, les TPE-PME françaises prévoient de consacrer davantage de ressources à leurs équipes tech (28 %), devant les pôles marketing/communication (27 %) et vente/acquisition client (25 %).Avec une ambition affirmée de positionner la France comme un acteur clé de la transformation numérique en Europe, malgré des vents contraires, les entreprises françaises affichent une dynamique prometteuse. Leur capacité d’adaptation, leur engagement technologique et leur volonté de concilier croissance et responsabilité environnementale leur confèrent une place centrale dans le paysage économique européen.