Ressources Humaines et IA : malgré une adoption en forte croissance, la méfiance reste de mise

 

L’enquête, réalisée en février et mars derniers, révèle que l’utilisation de l’IA par les responsables RH a triplé en un an : 28% des professionnels des RH déclarent utiliser l’IA au quotidien en 2025, contre seulement 9% en 2024. Dans le détail, 6 % y ont recours de manière intensive (contre 1 % un an plus tôt) et 22 % de façon plus ponctuelle, soit une progression de 14 points.

Toutefois, une majorité (60 %) reste réfractaire à l’adoption de l'IA, bien que ce chiffre ait diminué de 16 points en un an. Ce glissement traduit une dynamique d’adoption, particulièrement marquée pour les entreprises de taille intermédiaire, 34 % des responsables RH de cette catégorie utilisant l’IA.

 

Autre constante révélée par le baromètre : la confiance envers les capacités de l’IA reste limitée. Si 46 % des professionnels interrogés estiment que ces outils peuvent produire un travail de qualité, 54 % demeurent sceptiques, un chiffre inchangé par rapport à 2024. Malgré cette adoption croissante, les avis tranchés s’intensifient : 27 % des répondants se disent désormais totalement méfiants, soit une hausse de 7 points.

Cette réserve témoigne d’une absence de certitude quant à la fiabilité des systèmes, une question cruciale lorsqu’il s’agit de décisions liées aux ressources humaines, où l’humain est au cœur des enjeux.

La confidentialité et la sécurité des données, en progression de trois points, sont désormais les principales préoccupations des RH : 41% d'entre eux les considèrent comme des priorités. Le respect de ces enjeux devient ainsi un critère central dans l’adoption de l’IA, d’autant plus que la gestion des données personnelles est de plus en plus scrutée au niveau législatif et organisationnel.

En revanche, d’autres freins tels que l’incompatibilité des outils avec les processus internes, le manque de compétences, le coût des investissements ou la résistance au changement des collaborateurs, ont fortement diminué.

Interrogés sur l’impact de l’IA à long terme, les professionnels RH se montrent partagés. Près de la moitié (47 %) y voit une révolution potentielle, susceptible de transformer durablement leur métier, un pourcentage qui monte à 71 % chez les utilisateurs convaincus. À l’inverse, 41 % estiment que l’IA ne constitue, pour l’instant, ni une rupture majeure ni une innovation marginale. Enfin, 12 % la relèguent encore au rang de gadget technologique.

Lorsque l’IA est intégrée dans un logiciel RH, elle est vue comme un avantage par 49 % des sondés (82 % des utilisateurs réguliers). Toutefois, une proportion non négligeable de professionnels (29%) considère l’IA comme un élément négligeable, 15% la jugeant même rédhibitoire. Seuls 6 % estiment que la présence d’IA constitue aujourd’hui un critère incontournable.

Bien que perçue positivement par une partie des professionnels, l'IA est ainsi encore considérée comme un plus, mais non comme un élément essentiel dans l’ensemble du secteur. 

Eric Ruty, Directeur Général de Kelio, commente :
“L’IA est en train de se généraliser dans le monde du travail et constitue d’ores et déjà une aide précieuse pour les professionnels des Ressources Humaines. Ces derniers sont cependant des garde-fous essentiels contre des dérives technologiques qui pourraient impacter l’humain ou engager la responsabilité juridique des organisations. Leur méfiance est donc légitime vis-à-vis d’outils qui doivent encore faire la preuve de leur valeur ajoutée et de leur fiabilité".